Mercredi 22 juillet
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23:51
Un jeune homme était assis a une table dans un vieux pub de la ville. Un peu plus d'un mètre soixante-quinze le garçon était vêtu d'un jeans noir et d'un tee shirt
de la même couleur moulant son torse finement musclé. Ses yeux d'un bleu étrangement foncé était rivés sur un feuille qu'il tenait devant lui. Les traits de son visage étaient figés, formant un
masque de douleur. Quand il détourna quelques seconde ses yeux du papier pour regarder par la fenêtre, il vit un jeune couple promenant leurs deux enfants en bas âge. Un sourire étira les douces
lèvres pulpeuse de notre homme avant qu'il ne retourne à sa lourde tache. Une mèches de cheveux lui cachait la vue mais il en semblait pas vouloir s'en soucier. Sa « crinière », comme disait son
frère, était d'un châtain foncé parsemé de mèches plus claires. Sa chevelure lui descendait légèrement dans le cou, caressait le bas de son front, effleurait ses tempes. Ils ne les coiffait
jamais mais cela lui donnait un air sauvage et mystérieux. Même la gente masculine n'aurait pu nier qu'il était bel homme. Gare a ses yeux, lorsque vous croisé son regard, il vous envoûte à
jamais.
A mes Anges.
Mes yeux couleurs azur, tu disait qu'ils te rappelaient la mer transparente et scintillante des îles. Ah maman si tu savais comme tu avait tort. Mes yeux ne
reflètent pas une telle beauté, tu sais j'ai visité cette plage dont tu me parlais si souvent, j'y ai vu la couleur de l'eau, rien de comparable avec les choses qui me servent a voir. Le liquide
me faisait pensait aux tiens, à tes yeux. Le reflet du soleil, tout ces diamants brillants, les mêmes présents dans ton regard. Mes yeux azur... non mes yeux indigo plutôt. Car depuis votre
disparition ils ne semblent plus vouloir refléter la couleur d'un ciel clair et dégagé mais d'un ciel ravagé par les orages, des éclairs traçant leurs chemins dans cette étendue sombre et froide.
C'est ce que dévoile ma vue. Un monde terne et glacial.
Ah je ne fais que me plaindre et ce n'était pas mon but, désolé je n'ai pas pu vous écrire une lettre plus tôt je suis allé chez Shelly. Ça m'a fait plaisir de
la revoir, depuis votre mort on se rencontre tout les mois histoire de ne pas se perdre de vue. Puis on a une personne avec qui partager sa peine.. Elle ne se remet pas de ta disparition Chayne,
mais grand frère si tu la voyais, ta fiancée, elle est si forte, elle fait des effort elle ne craque jamais, ne se plaint aucunement, aucune réflexion, aucun regret, elle pleure en silence..
Comme elle dirait «La mort n'est pas gagnante, elle nous arrache peut être le corps mais jamais ne nous arrachera le souvenir» Et sans doute a-t-elle raison..
Papa, je dois t'avouer que je te ressemble de plus en plus, c'est fou comme tu pouvais avoir raison ! On me disait toujours que j'étais le portrait craché de
Lydia quand j'avais 10 ans mais toi tu scandais fièrement que non, que c'était de tes traits que j'avais hérité et que plus tard je te ressemblerais comme deux gouttes d'eau! Que tu était idiot à
te pavaner, à raconter de telles idioties, on voyait bien que c'était de maman dont je tenais le plus, mais elle elle rigolait et te caressait le bras disant que tu avait raison. Et me voilà 12
ans plus tard arborant le même sourire, les même pommettes, les même yeux légèrement en amande que toi. Qui l'aurait cru..
Ah, Dallia et Jacques sont passé me voir aujourd'hui, ils m'ont encore raconté vos exploits de jeunesse et les bêtises que vous faisiez à mon age. Dites, donc
vous étiez bien dévergondés, hein! Dallia a encore pleuré. en me donnant les fleurs a mettre sur votre tombe, elle ne trouve toujours pas le courage de venir vous voir. Étant ta meilleure amie,
maman, elle ne se remettra jamais de votre mort..
Bon, je pense avoir fait le tour de ce que j'avais a vous dire! Prenez bien soins de vous là haut et je vous embrasse fort, votre fils et ton frère qui
t'aime.
Eyden.
Cela va maintenant faire 3 ans que son père, sa mère et son unique frère sont décédés. C'est bête la vie hein? Son frère conduisait une magnifique moto, il allait à
fond ne regardant jamais le cadran de vitesse jouant avec sa vie comme avec une pomme qu'on lance en l'air, jamais il n'a eu un accident avec sa monture mais il est mort dans une accident de
voiture en allant simplement faire les courses. Sa mère n'a jamais fumé, ni pris aucune substance qui aurait pu nuire a sa santé, se droguant seulement à l'amour de ses proches mais elle est
morte dans un accident de voiture en allant simplement faire les courses. Quant a son père aussi pur qu'un Ange, il n'a jamais lever la main sur ses enfants, a toujours était la pour les
spectacles, il passait sa vie a sourire et a rire mais il est mort dans un accident de voiture en allant simplement faire les courses. La vie est mal faite n'est ce pas? Les plus pourris
survivent tandis que les plus purs meurent. Injuste, je ne vois aucun autre mot.
Eyden sortit du bar dans lequel il s'était réfugié pour écrire sa lettre puis prit une petite ruelle menant au parc puis. Il continuait de marcher vers le long mur
de brique coupé par un grand portail en fer forgé. Passé l'entrée il s'avança le long de l'allée, il la connaissait par cœur, les yeux fermé il serait arrivé au bon endroit, là où trois tombes se
dressent, où trois corps reposent.
Il s'agenouilla lentement près d'une des sépultures.
Tout en parlant il ramassa les feuilles tombé sur le marbre froid, enleva les mauvaise herbes et remplaça les fleurs fanées par des nouvelles.
En se relevant il bouscula un homme s'étant arrêté. N'ayant pas encore relevé les yeux qu'il avait garder au sol, il commença a s'excuser:
L'homme en question lâcha un petit rire qu'Eyden reconnut immédiatement.
-
Oui je vois bien, tu ne change vraiment pas toujours aussi maladroit, un vrai petit con. Tu fais chier tu viens de salir un pantalon a 120 euros, alors fais
attention ou tu vas.
-
Pourquoi ne suis-je vraiment pas étonné de te voir ici Idris ?
-
C'est quoi ton problème t'es pas le seul a regretter ta famille alors ferme la a un peu.
-
C'est fascinant de voir a quel point tu reste le même salopard qu'autrefois. Je te laisse j'ai d'autre choses a faire que de parler avec quelqu'un comme
toi.
-
Ah bon et quoi ? Il rigola fort cette fois ci et rajouta – Tu vas rentrer chez toi et te mettre devant ta télé c'est ça ? Tu vas passer ta soirée a rêver d'une
nana pour ensuite te branler sur son image. Ah la la mon pauvre Eyden, pas de vie sociale, ça doit être dur quand même.
Idris se tut soudain voyant que son camarade avait baissé la tête.
Il n'en fallut pas plus au châtain qui se jeta littéralement sur son adversaire, il le plaqua au sol et lui donna un coup de poings avant de lui prendre la
gorge.
-
Écoute moi bien connard ne parle plus jamais de ma mère comme tu viens de le faire, ne daigne même pas prononcer encore une fois le prénom de mon père pour
m'insulter ou je te jure que je t'étrangle. Tu veux me faire chier ? Fais ça où tu veux mais pas où repose ma famille! Si jamais tu leur manque de respect ne serais-ce qu'une fois encore je
te tue. Que tu sois le fils de Dallia et de Jacques ne change rien a la donne.
Des larmes au coins des yeux Eyden déserra enfin les dents et ôta sa main du cou du jeune homme.
Le châtains se releva et partit sans un regard pour l'homme encore à terre. Tandis que ce dernier le regardait partir il murmura presque imperceptiblement :
Puis il baissa la tête à son tour pour finalement se relever, poser le bouquet qu'il avait apporté à la famille Silla, et quitter l'endroit en silence, une boule
dans la gorge, un voîle de tristesse sur le vissage.